Vous avez entendu parler des jardins sauvages et cela a attiré votre attention ? Vous aimez l’idée de laisser la nature faire son travail autour de votre maison, mais vous aimeriez quand même que cela n’ait pas l’air négligé ? Le jardin sauvage et naturel présente des lignes déstructurées et un désordre maitrisé. Il permet aussi de préserver certaines espèces de plantes et d’insectes. Dans cet article, on vous donne toutes les informations pour réussir l’installation et l’entretien de votre jardin sauvage.

Le jardin sauvage, comprendre la philosophie 

Organiser jardin sauvage

C’est au 21e siècle, durant le romantisme anglais, que la notion de « jardin sauvage » voit le jour. C’est notamment un jardinier irlandais, William Robinson, qui écrit pour la première fois le terme dans son roman « The Wild Garden » en 1870. L’idée est alors de permettre aux fleurs rustiques d’entrer dans les jardins plus par un souci esthétique qu’écologique. L’idée tombe ensuite en désuétude et l’on n’entend plus trop parler de ce genre d’espaces verts. 

Depuis quelques décennies, le jardin sauvage revient en force, c’est une réponse à l’agriculture intensive, au défrichage et au productivisme qui déforme et provoque la monotonie les paysages, sans parler des conséquences écologiques. Des jardiniers tentent de réintroduire des espaces non productifs dans la nature et de favoriser la biodiversité en conservant les plantes indigènes, en permettant le déplacement des espèces et en limitant les intrants chimiques. Les jardins naturels sont donc aujourd’hui des manifestations d’un engagement écologique.

Les quelques principes de base pour réussir un jardin sauvage

La patience, une vertu clé

Avant toute chose, il faut savoir que la nature met beaucoup plus de temps à faire son œuvre que l’homme. Ainsi, si vous vous lancez dans cette aventure assurez-vous que vous êtes prêts à laisser le temps au processus de se mettre en place et étudiez votre environnement. Commencez par prendre conscience de votre terrain et de ses caractéristiques. Quelle est la nature de votre sol ? De quelle surface disposez-vous ? Quel climat fait-il chez vous ? Quelle exposition pour votre jardin sauvage ? Quels sont vos objectifs ? Ce sont autant de questions que vous devrez vous poser et auxquelles il faudra répondre avec patience. En effet, votre jardin naturel ne prendra pas la même forme selon les réponses que vous y apporterez. 

L’organisation naturelle

Lorsque l’on pense à un jardin sauvage, on a souvent l’impression d’un joyeux désordre. Pourtant, si l’on prend le temps d’observer correctement, ce type de jardin est organisé, d’une manière naturelle et propre aux plantes elles-mêmes. D’ailleurs, vous remarquerez qu’après quelque temps, le fouillis laisse doucement la place à l’harmonie. Toutefois, il existe quelques points à prendre en considération. Tout d’abord, on vous conseille fortement de délimiter les zones dans lesquelles la nature aura loisir à reprendre ses droits. Il peut également être nécessaire de créer des couloirs de circulation.

Un minimum d’intervention et d’entretien

Concernant la mise en place comme l’entretien, l’idée est d’en faire le moins possible. On préfère donc utiliser des couvre-sols comme le paillage ou le compost plutôt que de l’engrais. On intervient le moins possible sur le sol donc on ne laboure pas et pour certains même le sarclage est à éviter. Il est évident que l’on n’ajoute pas de produits toxiques, que ce soit sous forme d’engrais chimiques ou de pesticides. 

Une fois que vous aurez mis votre jardin sauvage en place et comme nous l’avons déjà évoqué, il vous faudra vous armer de patience plus que d’huile de coude. En effet, ce type de jardin est presque totalement sans entretien. Il faut se laisser surprendre, petit à petit, de nouvelles espèces viendront s’installer spontanément et chacune trouvera sa place. L’équilibre peut être un peu long à trouver, mais il faut toujours penser à ce que la nature offre comme réponse à un problème

Enfin, préférez les outils de jardinage à mains et bannissez les outils à moteurs de votre jardin. Utilisez le moins d’eau courante possible et économisez votre eau au jardin

Les étapes à suivre pour commencer son jardin naturel

Privilégier les plantes indigènes

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Votre jardin naturel se portera d’autant mieux s’il est composé de variétés de plantes qui poussent déjà naturellement dans votre région. Cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas ajouter quelques variétés horticoles de votre choix dans un massif de fleurs ou à la volée. Simplement, les plantes indigènes seront plus intéressantes pour la faune locale et auront plus de facilité à pousser sans entretien. Récoltez donc les graines des plantes qui poussent dans les friches et les lisières et qui vous plaisent. Si vous avez des invités surprise dans votre jardin, accueillez-les également. Enfin, semez des graines de fleurs sauvages comme les coquelicots ou les bleuets des champs qui sont annuels ; les bouillons blancs ou la chicorée sauvage qui sont bisannuels ; les marguerites des près, les scabieuses ou la petite pimprenelle qui sont vivaces. Notez que certaines pépinières sont spécialisées dans les graines de fleurs sauvages.

Attirez des abeilles avec des plantes mellifères

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Pour que votre jardin prospère, il faut que les pollinisateurs s’y invitent. Pour cela, attirez-les avec des plantes qu’ils apprécient particulièrement. C’est le cas des plantes mellifères qui produisent un nectar dont les abeilles, oiseaux nectarivores et insectes butineurs sont friands. Parmi les plantes mellifères les plus connues, on trouve : la bourrache, le lierre grimpant, le mélilot blanc, la phacélia à feuille de tanaisie, le sainfoin, le trèfle, la sauge, le thym, le romarin, la lavande ou encore la vipérine. Vous pouvez également avoir recours aux arbres et arbustes tels que le framboisier, l’arbousier, l’amandier, l’érable champêtre, le tilleul, le poirier communs ou encore le robinier faux-acacia. 

Ajoutez des haies champêtres

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Les haies sont les habitats par excellence pour de nombreux oiseaux et insectes. Ainsi, en en ajoutant à votre jardin, vous favorisez leur installation. L’idéal est de varier autant que possible les espèces qui composeront la haie en choisissant là encore des plantes et arbustes indigènes. Promenez-vous dans votre région et repérez des haies qui vous plaisent puis prélevez-en des boutures. Préférez les variétés qui produisent de petites baies qui seront consommées par les oiseaux. Vous pouvez opter pour des aubépines, des églantiers, des sureaux, des sorbiers, des prunelliers ou encore du houx. Les noisetiers et les charmes sont également de bons candidats.

Sachez qu’il est préférable d’éviter au maximum la taille, et que si toutefois vous deviez en faire une, il est primordial d’éviter la période de nidification des oiseaux.

Passez de la pelouse à la prairie naturelle

Les pelouses traditionnelles demandent une grande quantité d’entretien pour un résultat présentant peu d’intérêt que vous ayez un jardin plat ou un jardin en pente. Commencez par prendre des vacances et supprimez les tontes. Faucher deux fois par an sera largement suffisant : une fois à la fin du printemps et une fois en automne. Bien entendu, évitez tout apport d’engrais, la prairie pourra plus facilement s’installer ainsi. Laissez venir les espèces végétales qui se présentent. Probablement des cardamines, des buglosses, des achillées, des carottes sauvages, des euphorbes, etc.

Placez quelques abris naturels 

Vous l’aurez compris, le jardin naturel repose sur l’équilibre entre les différentes plantes et espèces animales. Il est donc intéressant de disposer quelques abris qui permettront à ces derniers d’avoir de se sentir protégés. Cela peut être un tronc creux, des tas de bois et des branchages, des souches d’arbres ou encore des rochers. Un point d’eau apportera également beaucoup pour que les animaux se désaltèrent. Veillez à ce qu’il y ait une pente d’accès douce.

La création d’un jardin sauvage procure de grandes satisfactions, car une fois qu’il commence à se développer, il ne cesse de nous surprendre avec les nouvelles espèces qui s’invitent. Autre point fort, cela ne demande que très peu d’entretien contrairement à un jardin traditionnel. Plus qu’un jardin, cet espace vous apprend à observer et à être à l’écoute de la nature.