L’isolation thermique par l’extérieur (ITE) consiste à envelopper d’un manteau isolant toute la façade. Aussi appelée « mur manteau », cette enveloppe isolante est ensuite recouverte de bardage ou d’enduit. Sa pose vise à accroître l’inertie thermique des murs extérieurs et à supprimer les ponts thermiques, c’est-à-dire les points où la barrière isolante est rompue. Opter pour l’ITE, c’est faire d’une pierre deux coups. On offre un nouvel aspect à la façade tout en améliorant l’efficacité énergétique du logement. À la clé, on rafraîchit l’esthétique de son habitation, réduit sa facture énergétique et profite d’un confort thermique optimal toute l’année. Quel matériau d’isolation choisir pour isoler un bâtiment depuis l’extérieur ?

Le PSE, un isolant souvent utilisé pour l’isolation

PSE polystyrène expansé

Le polystyrène expansé ou PSE est un isolant synthétique résultant de l’expansion à la vapeur d’eau de billes de polystyrène. Il se présente sous la forme de panneaux rigides ou semi-rigides tout en ayant une structure cellulaire fermée et chargée en pentane. Cette matière isolante est fixée sur la façade, soit par chevillage, soit par collage, soit par calage. Elle est couramment utilisée dans le cadre d’une ITE, car elle présente de multiples avantages. Vous pourrez en savoir plus ici sur l’isolation par l’extérieur avant d’entamer les travaux.

Sa performance thermique accrue est le tout premier argument en sa faveur. Sa conductivité thermique varie de 0,030 à 0,038 W/(m.K) et lui permet d’empêcher les calories chèrement payées de s’échapper vers l’extérieur. À savoir que le PSE gris a une longueur d’avance sur son homologue blanc en matière de performance. Le même isolant est hydrophobe, en raison de ses cellules fermées, et offre une très bonne résistance mécanique. Il ne craint ni les chocs, ni l’humidité, ni les moisissures, ni les insectes, ce qui lui confère une durabilité remarquable.

L’autre avantage du même matériau est qu’il est léger (car constitué de 98 % d’air) et facile à mettre en œuvre, ce qui réduit le coût et le temps de pose. Nous pouvons ajouter à tout cela sa bonne stabilité dimensionnelle et son rapport qualité/prix. L’isolant est adapté à la rénovation comme à la construction. Certains bémols existent cependant : le PSE est inflammable, peu écologique, peu respirant, sensible aux UV/rongeurs et son isolation phonique laisse à désirer. À savoir que même s’il n’est pas ecofriendly, il peut être recyclé facilement.

Le polyuréthane pour son excellente performance thermique

polyuréthane

Le polyuréthane ou PU est une matière isolante synthétique obtenue par réaction chimique entre l’isocyanate et le polyol, en présence de divers adjuvants. Il est conditionné sous forme de panneaux constitués de deux parements (en kraft ou en aluminium) ou de mousse à projeter. Selon les experts, le PU se distingue par son excellente performance thermique. Avec sa faible conductivité thermique estimée entre 0,022 et 0,028 W/(m.K), il est considéré comme l’une des matières les plus isolantes actuellement disponibles. Sa pose au niveau des murs améliore de surcroît le confort acoustique de l’habitation.

Une enveloppe isolante en polyuréthane bénéficie en plus d’une grande résistance mécanique. Elle offre une bonne étanchéité à l’air et à l’eau, ce qui évite les infiltrations et les ponts thermiques. La même matière est résistante au feu, aux chocs, aux rongeurs, aux insectes et aux moisissures. Elle se prête à n’importe quel type de façade, qu’elle soit plane, courbe, irrégulière… C’est bien sûr du fait de sa capacité à épouser efficacement les formes. Cet isolant présente néanmoins quelques inconvénients. Il est polluant tout en étant particulièrement toxique en cas d’incendie. Il est peu respectueux de l’environnement, d’autant qu’il ne peut pas faire l’objet de recyclage en fin de vie. Son autre bémol tient à son coût élevé.

La laine de roche, un matériau isolant inorganique

isolation par l'extérieur avec de la laine de roche

La laine de roche appartient à la famille des laines minérales. Cette matière isolante est constituée de basalte, de roche volcanique ainsi que d’autres minéraux. On la trouve sous forme de panneaux (rigides ou semi-rigides, simple ou double densité, semi-vêtus ou nus), de rouleaux, de flocons ou de coquilles.

Dans tous les cas, elle offre une bonne performance thermique, avec une conductivité de 0,033 à 0,044 W/(m. K) selon l’épaisseur. Elle promet également une meilleure isolation phonique du fait de sa capacité à absorber les bruits. À tout cela s’ajoute son incombustibilité qui la rend idéale pour les bâtiments situés dans des périmètres à risque d’incendie ou les habitations à ossature bois. Du fait de ses courtes fibres, cet isolant n’absorbe pas l’humidité et ne craint pas l’eau. Il résiste aux rongeurs et est éco-responsable, car fabriqué à partir de matières premières naturelles et abondantes tout en étant recyclable.

En dépit de ses avantages, la laine de roche est relativement coûteuse en raison de son processus de fabrication complexe. C’est aussi une matière lourde et encombrante : sa pose requiert un espace suffisant et une structure porteuse suffisamment solide. Lorsqu’elle n’est pas manipulée avec précaution, elle peut provoquer des rougeurs, des démangeaisons ou des troubles respiratoires. La raison est que ses fibres fines sont irritantes.

La fibre de bois : naturel, écologique et durable

fibre de bois pour isoler un immeuble par l'extérieur

Pour fabriquer ce genre de fibre naturelle, il convient de défibrer le bois pour ensuite lier les copeaux ainsi obtenus au moyen d’un procédé à sec. Le produit obtenu est conditionné sous forme de panneaux semi-rigides ou rigides. La fibre de bois diffère de la laine de bois qui est conçue à partir de déchets et de rémanents de scieries liés grâce à un procédé humide (eau ou liant synthétique).

Son aspect écologique est son principal point fort. Cette matière isolante est issue de forêts gérées dans une optique de développement durable tout en étant biosourcée et recyclable. Sa performance thermique se joue sur le portefeuille des occupants et sur leur confort. Elle affiche une conductivité thermique oscillant entre 0,036 et 0,042 W/(m.K). La densité de cet isolant est conséquente, ce qui lui permet de garantir un temps de déphasage qui peut aller jusqu’à 15 heures.

La fibre de bois offre une bonne performance hygrothermique. Elle régule efficacement la température et l’humidité, ce qui améliore le confort thermique et la qualité de l’air intérieur. Sa respirabilité favorise la diffusion de la vapeur d’eau et évite les problèmes de condensation ainsi que de moisissures. Elle est aussi plébiscitée par sa durabilité : elle résiste aux champignons, aux intempéries et au feu. Cependant, la fibre de bois est relativement coûteuse et encombrante (elle requiert une épaisseur importante pour atteindre une performance thermique optimale). Elle est sensible aux insectes et aux rongeurs, et doit alors être bien protégée.

Le liège expansé : renouvelable et naturel

Le liège expansé est obtenu par expansion de l’écorce du chêne-liège, une matière première biodégradable et renouvelable. Cet isolant d’origine biologique a un effet respirant : une fois en place, il permet aux murs extérieurs de respirer au fil du temps. Il est imperméable aux liquides tout en étant pratiquement imputrescible. Le même isolant est insensible aux champignons, aux insectes et aux rongeurs. D’après les experts, sa durée de vie peut aller au-delà de 50 ans. Le liège expansé associe par ailleurs la souplesse à la légèreté, ce qui facilite considérablement sa mise en œuvre. C’est aussi un isolant sain, car hypoallergénique, mais aussi esthétique (il offre un aspect chaleureux et naturel).

Il dispose de cellules pouvant emprisonner 96 % d’air et lui permettant de garantir un haut niveau d’isolation thermique. Sa forte densité limite considérablement l’infiltration de chaleur en été et de froid en hiver. La conductivité thermique du liège expansé est comprise entre 0,037 et 0,045 W/(m.K). Certains inconvénients existent cependant : l’isolant est cher et moyennement résistant au feu.